jeudi 31 décembre 2015

Carta a Mencía desde una escuela

La B con la A BA
como Baño Baba y Alba

La M con la A MA
como Madre Mamá y Ama

La C con la A CA
como Casa Cama y Cara

Y luego las juntas todas
y tu Madre te ama
y tu cara al alba
alegra la casa
y se le cae la baba
si te ve en la cama

¿Pero el baño?
¡Ay, mamá!
Pasarán los años:
báñate en la mar
con quien te dé la mano.

Plomo

Llevo como plomo en el costado
tengo herido mi pulmón izquierdo
juego a cara o cruz contigo y pierdo,
tiempo cobarde, reloj malvado.

Es mi corazón de plomo helado
vive solamente en mi recuerdo
ya no sé besar, ahora muerdo
el cuerpo que quiero acariciado.

Quisiera cambiar el plomo en oro,
busco a un alquimista, pido un mago,
rezo, ya no sé ni lo que trago.

Sé bajo qué cruz está el tesoro.
Si durmiera, hembra, junto a tu lomo
¡ ay, amor ! se fundiría el plomo.

mercredi 30 décembre 2015

Missa est

Tout a déjà
Été dit. Oui
Mais tout est à dire
Et redire toujours

Du "je t'aime" éternel
Au "j'ai peur de la mort"
Du "je pars" au "partons!"
Du "pardon!" Au "trop tard"

Tout est dit
Les poètes 
Ont tout mis
Dans leurs mots

Les sombres nuances
Ont leurs vers
Les doutes, les affres
Les revers
Les amours, les tourments
Les colères
Les regrets, les adieux
Les misères

Mais puisque tout déjà
Est écrit
Qui me pousse à vouloir
Dire aussi?

C'est que moi
Devant toi
Je suis neuf
Chaque fois.

Si jeunesse savait

Êtres ailés
qui caracolez
coeurs accolés
d'accord encore

Zèle d'abord
puis routine à bord
de sud à nord
magnétisés les corps
polarisés les transports

puis plus tard
l'écart
la déviation du départ
la dérive du trop marre
avant hélas le point barre

Êtres ailés
volez
volez
quand
viendra le temps
il sera temps
de se poser.

Se están burlando de mí

Hasta la cruz del Castillo
se está burlando de mí.
Toa la vida sin sentido
Por no saberte decir
"Te quiero" cuando chiquillo.
Hasta yo me echo a reír.

El átomo enamorado

 Viaja un átomo subido
en un rayo de luz. Pone
cara de velocidad.

 El núcleo con mil latidos
porque sabe que al final
de la recta está su amor

 Y lleva desde el Big Bang
dando el átomo más vueltas
que un maricón en la feria.

 (¡Que no es difícil ni nada
dar vueltas en línea recta!
¡Pues ahí lo tienes al fiera!)

 Cuando por fín ve la Tierra
donde está su átoma bella
en vez de chocar con ella
coge el rayo y se desvía...

 Y está el pobre todavía
gritando en la paralela
"¡Tus muertos, Einstein!" decía.

 Pero, claro, en el vacío,
la voz no viaja. Muere.
¡Pobrecito el atomito
recitando el 2πr!

 Igualito vivo yo
que por no decir "te quiero"
llevo un siglo-luz entero
callando mi corazón.

Hélas...

Ô ! Combien j'aimerais à l'instar des poètes
qui firent en leur temps rimer "mort" et "piété",
que j'aimerais (disais-je) avec habileté
composer un sonnet de facture parfaite !

 Grand serait mon plaisir et ma fierté complète
à la fin du quatrain de pouvoir m'exclamer :
" séduisants sont ses sons, le chiasme mesuré,
nouveau l'alexandrin, la césure discrète ! "

 Ah! que n'ai-je l'aisance (ou que n'ai-je l'audace)
d'achever en un vers qui soit souple et cocasse
un poème immortel en ces temps si mauvais !

 Car le style aujourd'hui n'est plus aux vieux classiques,
" poussiéreux " -disent-ils-. Moi, tout seul, sans technique,
contre le mauvais goût n'y parviendrai jamais.

Obsessionnette

Vers où vont mes pensées?
Vers toi, vers toi, vers toi.

Vers où mon coeur léger?
Vers toi, deux fois vers toi.

 Pour qui mes vers chantés?
Pour toi, ma mie, pour toi

 Pour qui mes chants rimés?
Pour toi, toujours pour toi.

 De qui me vient l'entrain,
l'envie d'aller plus loin?
 De toi, ma vie, de toi.

Sans qui je ne suis rien
qu'un vieux morceau de bois?
Sans toi, sans toi, sans toi.

Hymne aux Landes

Mer, sable et marécage,
Lande inhospitalière,
souvenir des échasses

entre Adour et Garonne:
résonne à coups de chasse,
chant de fierté gasconne! 

Laisse courir le monde.
marche à ton rythme sûr,
ta jeunesse veut vivre:

mains franches, les yeux pleins
du ciel pur, le coeur ivre
de la sève des pins

Le repos du guerrier

De mes bras lourds, de mes mains,
de mes coudes en tenaille
forts de la sève des pins,
j'en vais faire une muraille :

c'est pour qu'après tes batailles
ton corps s'y pose serein ;
qu'il y rêve de fiançailles
ou de rivages lointains.

Mes regards tournés ailleurs
ne t'y verront pas dormir
(tu pourras tout à loisir
serrer l'élu(e) de ton coeur).

Si t'en voulais repartir
 le front chargé de vigueur,
mes bras s'ouvriraient vainqueurs
 pour t'y laisser revenir.

Dernier vol

Si toi z'aussi, mon âme,
du fond de ta langueur
tu rêves d'un ailleurs
à la portée des yeux...
et si jaloux, envieux,
mon coeur aussi tu cibles
un bonheur accessible
lointain mais bien présent,
oseriez-vous pourtant
 mon âme et coeur étranges
prendre à l'instar des anges
le parti des pétales
qui s'arrachent fatales
pour un dernier envol?

Préférez-vous le sol,
humus au parfum sûr,
à l'immense aventure
que la passion propose?
Ou l'attente morose
d'un avenir écrit
vous fait naître l'envie
vous fait germer la rage
d'en arracher les pages
pour en faire des ailes
sous la poussée desquelles
quitter sans un regard
ce pesant tintamarre
pour un dernier envol?

Atteindre les atolls
à l'autre bout du monde 
chercher une eau profonde
et s'y vouloir couler?
Atteindre les contrées
blanchies de l'Alaska
porter à bout de bras
des sacs d'or des sacs d'or?
Monter plus loin encore
se hisser sur la brume
jusqu'à brûler ses plumes
à l'astre aux mille foudres
et se laisser dissoudre
lors de son dernier vol?

Ou bien ivre d'alcools
téméraire inconscient
suivre la voie du sang
et du désir brutal
puis, quitte à faire mal,
blesser l'autre avec soi
dans un besoin d'émoi
dans l'espoir d'un frisson?
Non, mon coeur, cent fois non,
mon âme, non, pas plus:
pense à mon corps perclus:
qu'il rampe heureux sur terre
bercé par ses prières
d'oser encore un vol.

Mon corps est un bémol
qui minore la gamme.

De profundis

Je suis là comme un os
qu'on a jeté aux chiens
la peur au ventre atroce
Et toi qui ne dis rien!

Les jours, la nuit j'attends,
les nerfs en boule. Eh bien!
ce n'est pas dur pourtant...
Mais toi tu ne dis rien!

Un mot, un SMS,
un coup de fil, un brin
de causette... Ô détresse!
Mais quoi, tu ne dis rien?

Je me débats sans cesse
contre des consanguins
Au secours! SOS!
Et toi, tu restes loin!

Du fond de ma tristesse
j'écris ton nom en vain
puis une rime en liesse
et tu ne réponds rien

T'attendre est ma devise
 t'espérer mon destin
 mon lot l'absence grise
 de toi qui ne dis rien.

 Des fois belles surprises
dans mes rêves tu viens
je t'ose extase exquise!
et là, non! ne dis rien!

La palabra

Van por la carretera
sin prisas bajo el sol
dos amapolas locas


Y de pronto la primera
le dice a la otra "Oye,
¿tú sabes que las flores
no hablan?"


Se queda
pensando, y responde:
"Pues quizás sí debieran".


Y coloradas las dos
emmudecen y esperan
desde ese entonces, mi amor.


Amapola loca
se la lleva el aire
Por cerrar la boca
no lo sabrá nadie

mardi 29 décembre 2015

Tres cartas a Mencía desde la frontera

I
No existe el tiempo
No existe el espacio
La distancia es un invento
de los hombres del pasado

¿del pasado? pero entonces...
El presente es un engaño
El pasado es sólo un tiempo
de los verbos castellanos

¿Y el futuro? Sólo un sueño
Un deseo que te empuja
o un temor que a algunos frena

¿Existo yo? -me preguntas-
Fruto del amor eterno
eres, fuiste y serás, reina.

II
Te cogeré de la mano
un día que seas mayor
(yo risueño casi anciano)

Visitaremos, primor,
sin que tu mamá lo sepa
tieras nuevas de color

Castillos de verde estepa
Puentes azules, nieve,
y cuevas en la vereda

Al llegar la noche leve
con el sol ya medio tarde
me dejarás que te lleve

a la casa de tu madre
con un ramo de jacintos
para que no nos regañe.

Le contarás el paseo
las carrerillas y brincos
y las risas de los juegos.

Mientras creces y te crías,
la luna luce mil fuegos.
y yo voy contando días.

III
Es tarde. Salgo de España.
Dejo atrás a dos Castillas,
a Navarra y Vascongadas

Dejo atrás ya Somosierra,
y Madrid la Real Villa
¡Ay! y la Sierra Morena

Pero me cuesta dejar
tus risas y tus gritillos
agarrada a tu mamá
y a las faldas del Castillo.

Amour d'enfance

Certains ont tout
d'autres n'ont rien
et moi j'ai toi:

Sous une pile
de vieux papiers,
blême, inutile,
traîne un billet:
trois mots inscrits
montraient déjà
mon infini:
moi dans tes bras.

Reste d'enfance
teint d'innocence
yeux grands ouverts...

X ans plus tard
saigne sans fard
mon coeur offert.