mardi 10 novembre 2015

Phanie

Il existe un espace étrange
Ni loin du monde ni secret
A peine sous les anges

Où rient à gorge déployée
De jeunes filles aux yeux d'amande
Et pommettes salées.


Larges d'esprit et d'âme grande
Le coeur trop plein pour être à soi
Sur les mains en offrande
Elles marchent pleines de joie
Cachant pourtant au fond des ondes
Parfois des nuits d'effroi

Des filles que l'amour inonde
De l'autre, de la vie, du rire
Et d'un plus juste Monde
Et dont la poitrine s'expose
À rendre plus beau le chemin
Pour nous, petites choses

Il existe un espace étrange
Ni loin du monde ni secret
A peine sous les anges
Où rient à gorge déployée
De jeunes filles aux yeux d'amande
Et pommettes salées.


Des fois, sans qu'on en sache rien
Elles quittent leur sphère et viennent
Pour nous tendre la main
Certains sont capables de voir
Le trésor que ces êtres cachent
Dans leur candeur humaine 

Ils ont de la chance et s'y attachent.
Mais tant sont aveugles et sots
Et ne voient rien : Qu'ils sachent
Qu'un ange avait posé ses ailes
Sur leur destin de pauvres types.
Mais elles sont trop rebelles!

Il existe un espace étrange
Ni loin du monde ni secret
A peine sous les anges
Où rient à gorge déployée
De jeunes filles aux yeux d'amande
Et pommettes salées.


Ni fleurs ni roses ni tulipes
Mais des femmes d' os et de chair
De chants et de principes
Corps vierge ou ayant accouché
Femme battue ou libre de coups
Sainte ou catin payée

O terriens, je m'adresse à vous:
L'une d'entre elles est mon amie
Son bonheur m'est fort doux.
Son rire est ma joie, et ses bleus
Mon échec.  Mais là, près des songes
Son absence me ronge

Il existe un espace étrange
Ni loin du monde ni secret
A peine sous les anges
Où rient à gorge déployée
De jeunes filles aux yeux d'amande
Et pommettes salées


(à Catherine M.)

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